Labo – On a testé Apple Intelligence sur macOS Sequoia, et c’est laborieux
Apple Mac Mini (M4)
Prix de lancement 699 €
Note Les Numériques
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Apple MacBook Pro 14 (M4)
Prix de lancement 1899 €
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Avant de poser la question du potentiel futur de l’intelligence artificielle avec vos habitudes de consommateur tech éternellement insatisfait : avez-vous passé votre TOEIC ? Que l’on ait ciré les bancs de la Sorbonne pendant les cours d’histoire irlandaise contemporaine ou bingewatché Meurtres au paradis en version originale “car c’est tellement mieux que la VF“, la maîtrise de la langue anglaise est souvent loin de se résumer à la juste prononciation du mot chocolate, mais bien de notre capacité individuelle à converser et penser dans la langue de Victoria Beckham.
Apples to apples ?
C’est sans doute le pré-requis minimum pour espérer profiter d’Apple Intelligence, la nouvelle refonte de solutions polyvalentes boostées à l’I.A. de la marque à la pomme, bien décidée à emboîter le pas à ses concurrents de la big tech, comme Windows et Copilot. Disponible en version bêta et uniquement en anglais sur macOS Sequoia 5.1, notre test du Mac Mini M4 est l’occasion d’en découvrir les premières fonctionnalités – et de redéfinir nos attentes face aux folles promesses.
Depuis plus d’une décennie, les considérations citées dans l’introduction ont longtemps été mises de côté par Apple pour Siri, son assistant vocal embarqué sur les appareils de sa marque. Faute d’être une vraie révolution, Siri est devenu le meilleur moyen d’activer son réveil à distance, tant que l’on ne se sente pas bête à lâcher son meilleur “Hé Siri” à deux heures du matin. Qu’importe le matraquage médiatique qu’avait organisé la firme, le soufflé est retombé aussi vite qu’il ne fut manufacturé ; et toutes les réclames featuring Martin Scorsese n’y ont rien changé. Mais pour 2024, Tim Cook affirme le début d’une révolution qui transformerait l’expérience pour la rendre toujours plus personnelle – en plusieurs temps, ceci dit. Même HAL 9000 n’a pas été conçu en un jour…
S’il fallait le rappeler une nouvelle fois, Apple Intelligence est pour l’instant le seul apanage des anglophones, l’application étant indisponible en français à l’heure actuelle. Logiquement, il faut passer son macOS en langue anglaise (mais pas sa région, fort heureusement) pour pouvoir rejoindre la waitlist et télécharger la mise à jour nécessaire. Dans notre cas, l’attente ne fut pas longue – quelques dizaines de minutes seulement, et nous voilà offerts un aperçu du futur.
Enfin, un aperçu d’un aperçu du futur : la feuille de route présentée par Apple détaille un lancement en deux temps, avec en attraction principale l’intégration en version finale de ChatGPT-4 (pour toutes les questions trop tarabiscotées que Siri ne peut pas gérer) prévue pour décembre prochain. Ce qu’il faut comprendre de ces balbutiements, c’est qu’Apple Intelligence n’est pas un logiciel spécifique, mais bien une suite d’outils intégrés dans diverses applications natives à macOS, comme Mail, Safari et, vous l’aurez compris, Siri.
Forcément, quand on voit les avancées des illuminés d’Anthropic en la matière, souvent à contresens de la raison, l’envie de mesurer la proposition d’Apple est difficile à contenir. Ni une ni deux, d’un ton qui oscille entre la gêne et le trop-plein de confiance, on prononce notre meilleur “Hey Siri“… Pour recevoir une réponse de l’iPhone posé à côté – là aussi, il faut s’assurer d’avoir retourné son smartphone à la pomme sur sa face avant pour “désactiver” temporairement les écoutilles de Siri. Ceci fait, elle nous répond enfin – avec une réactivité bien meilleure que sur son équivalent iOS. Néanmoins, ses capacités de conversation restent limitées au possible ; pas question de pouvoir tailler la bavette sur tout et n’importe quoi, Siri reste un assistant vocal destiné à exécuter des tâches simples.
Envoyer un iMessage à l’un de ses contacts par exemple, même si le phrasé ne peut pas être trop naturel au risque de bousculer Siri. Dire Tell Marie Ciolfi that I love her” (une preuve d’allégeance quotidienne à la rédaction adjointe en chef obligatoire) est pris dans le sens littéral. Il faut plutôt considérer que la demande et l’objet du message sont deux propositions indépendantes : “Tell Marie I love you” permet enfin d’atteindre le résultat escompté. Un fonctionnement finalement très binaire.
Il en va de même pour certaines demandes plus complexes, déléguées à l’intégration ChatGPT optionnelle. Une recherche Google est facilement exécutée par Siri – toute question plus alambiquée, comme l’identité du président français en exercice, requiert de passer par ChatGPT par un lourd procédé – une première fenêtre pour valider l’autorisation, le second exécute enfin la demande… Avec une réponse texte, aucune synthèse vocale n’étant accessible.
I.A. partout, intelligence nulle part
Et du reste ? L’intégration des outils d’I.A. est discrète, mais bien présente – souvent nichée dans des options annexes, jamais trop mises en avant pour paraître rajoutées au chausse-pied, ce qui est appréciable. Il ne faut pas s’attendre à de grandes avancées néanmoins – tout juste quelques options annexes pratiques pour les utilisateurs les plus pressés, comme le résumé intégré dans l’application Mail… Qui fonctionne uniquement sur les courriels rédigés en anglais. La correspondance bi-mensuelle de Mamie et ses 30 liens Facebook a encore de beaux jours devant elle. De même pour tous les outils d’écriture, comme la modification avancée de texte par I.A., également incompatible avec les textes rédigés en français.
C’est finalement l’app Photos qui paraît la plus aboutie au sein de la suite Apple Intelligence. Enfin, la plus simple à utiliser pour les anglophobes affirmés – l’option “Clean Up”, l’équivalent Apple du “Magic Eraser” du Gemini de Google, permet effectivement d’effacer certains des éléments les plus indésirables d’une image. Le résultat n’est néanmoins pas franchement convaincant, et fait pâle figure devant le résultat qu’offre la concurrence.
Plus appréciable néanmoins est l’outil de recherche avancé, qui permet effectivement d’affiner les résultats avec des mots-clés supplémentaires. À condition de rester concis dans sa recherche, avec des noms communs comme “Console“, “Cat” ou “Dog” ou des petites phrases type “Boy wearing hat“. Ainsi, impossible de faire apparaître des résultats liés aux personnes déjà enregistrées dans la galerie : “Diogo wearing hat” ne montre effectivement aucun résultat, alors même que l’auteur de ces lignes adore les casquettes de baseball. Il y a du travail à faire avant ses débuts en français…