Vous n’aurez bientôt plus besoin de 16 Go de VRAM sur votre carte graphique (ou pas)
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Alors que la course aux gigaoctets de mémoire vidéo (VRAM) s’emballe avec l’arrivée des derniers AAA, Indiana Jones et le Cercle Ancien en tête, une nouvelle technologie pourrait bien changer la donne. La compression de textures neuronale (NTC), une innovation basée sur l’IA, promet de réduire drastiquement l’empreinte mémoire des jeux tout en améliorant la qualité visuelle. Des démonstrations récentes chez Nvidia et Intel montrent des gains si importants que la nécessité d’avoir 16 Go de VRAM ou plus pourrait bientôt être remise en question.
Avec des réglages un peu trop optimistes, Indiana Jones se montre particulièrement gourmand en VRAM. © Les Numériques
La compression neuronale : faire plus avec moins
À mesure que les développeurs cherchent à créer des mondes de jeu plus réalistes, la taille des textures explose, nécessitant une quantité de VRAM de plus en plus importante sur nos cartes graphiques. La solution actuelle, la compression par blocs, a atteint ses limites. C’est là qu’intervient la Neural Texture Compression (NTC).
La compression neuronale (au milieu) permet une plus grande définition et une meilleure fidélité tout en occupant moins de VRAM. © Nvidia
Cette technique utilise un petit réseau neuronal, optimisé pour chaque matériau d’une scène, afin de décompresser les textures à la volée. Le résultat ? Une réduction spectaculaire de l’espace nécessaire sur votre SSD et dans la VRAM, et une qualité d’image supérieure aux méthodes actuelles.
Cette avancée est rendue possible grâce à une collaboration entre Nvidia, Microsoft et d’autres acteurs, qui ont développé une fonctionnalité DirectX appelée Cooperative Vectors. Elle permet aux développeurs d’accéder directement aux unités de calcul dédiées à l’IA dans les GPU modernes (Tensor Cores chez Nvidia, XMX chez Intel, et AI Accelerators chez AMD).
Des démonstrations plus parlantes que des chiffres
Même si la NTC n’est pas encore intégrée dans un jeu, des démonstrations techniques récentes, mises en lumière par le youtubeur Compusemble, démontrent son potentiel.
L’exemple le plus frappant concerne un casque de pilote. Les textures non compressées de cet objet occupent 272 Mo. La compression par blocs traditionnelle réduit ce chiffre à 98 Mo. Avec la NTC, ce besoin s’effondre pour atteindre seulement 11,37 Mo. C’est une réduction de plus de 95 % par rapport à l’original.
Une autre démonstration avec un T-Rex animé montre que la NTC ne fait pas que compresser. Les textures décompressées avec cette méthode sont visiblement plus nettes que celles utilisant la compression par blocs, se rapprochant bien plus de la qualité des textures natives non compressées.
Un coût de performance minime
Bien sûr, cette technologie a un coût de performance, mais il semble négligeable. Sur un système équipé d’une GeForce RTX 5090, le temps de traitement pour la décompression passe de 0,045 ms à 0,111 ms en 4K. C’est une augmentation qui ne représente finalement qu’une petite fraction du temps total nécessaire pour générer une image.Cette efficacité démontre l’importance cruciale des cœurs IA et de l’API Cooperative Vectors. Sans eux, le temps de traitement grimpe à 5,7 ms, rendant la technologie inutilisable en jeu.
Le GB202 de la GeForce RTX 5090 entouré de ses 16 puces de 2 Go de GDDR7. © Nvidia
La compression de textures neuronale s’annonce comme une véritable révolution. Elle pourrait permettre aux développeurs de créer des scènes beaucoup plus riches visuellement sans exiger des configurations matérielles hors de prix, ou simplement de rendre les jeux futurs beaucoup moins gourmands. L’ère où 16 Go de VRAM étaient considérés comme un minimum pour jouer confortablement pourrait bien toucher à sa fin plus tôt que prévu, à moins que nos jeux ne deviennent beaucoup plus réalistes visuellement, ce qui relancerait alors la course aux Go.
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